Les Utopiales : Bilan 2016
- Exarlion
- 21 déc. 2016
- 4 min de lecture
Six jours de découvertes, de réflexions, d’émotions et de jeux, la dix-septième édition des Utopiales a fait les choses en grand et comme chaque année depuis quatre ans, Le Boudoir s’est rendu à Nantes dans son imposante cité des congrès pour vous donner nos impressions sur le festival…
Nous avons déambulé toute la journée du samedi dans un lieu aménagé autour de la thématique centrale de cette édition : les machines.
Les Machines.
Depuis ces dernières décennies, elles ne cessent d'être une thématique sur laquelle l'humanité demeure incertaine. Partagée en espoir et inquiétude, notre rapport envers les machines soulevaient (et soulève) toujours les mêmes interrogations. Étonnamment, si la technologie a considérablement transformé la machinerie environnante, le regard philosophique que l'on y apporte demeure objectivement intimidé par cet univers fou duquel on devient de plus en plus dépendant... Si cette dépendance automatique aux machines inquiète et nous pousse à accuser leur omniprésence, elle nous empêche, paradoxalement, à nous questionner sur la raison même de leur omniprésence. Et c'est dans ce contexte particulier que l'on se réunit, spectateurs, artistes, scientifiques, afin de débattre en vue de comprendre et de préparer notre société au curieux nouveau monde qui s'ouvre actuellement à nous.

C'est la deuxième fois que je me rends aux Utopiales de Nantes, Grande Réunion de la Science-Fiction et ce qui me frappe à chaque fois est l'intérêt grandiose que l'édition prête à l'artiste ayant réalisé l'affiche de l'événement. Cette attention artistique est représentée par une incroyable exposition, construite comme couloir d'entrée au festival, nous offrant de sublimes œuvres illustrant de façon magistrale l'univers poétique et lyrique de l'artiste à l'honneur lors de cette édition. Ainsi, le long du couloir, nous avions pu découvrir les planches illustrées de l'œuvre « Universal War One » de BAJRAM.
C'est alors que nous arrivions sur la Scène Shayol où se déroulait la Conférence « Peut-on vivre seul sur Mars ? » qui, en se basant sur le récent film de Ridley Scott à ce sujet, tentait d'expliquer les faux raccords et vérités vis-à-vis d'une survie humaine sur la Planète Rouge. Le Maître de conférence était Roland Lehoucq, le président même de l'association des Utopiales, également astrophysicien au CEA de Saclay. Comme à son habitude, il s'amusait à comparer les différences entre l'œuvre fictive et les lois de la science. Une adorable conférence introductive pour les festivités riches en anecdotes (Saviez-vous que le soleil était bleu sur Mars?).
Une fois la conférence terminée, nous avons continué notre découverte des lieux dans la galerie du fond de salle où étaient présentés divers projets :
-D'abord, une reproduction LEGO étonnante du Détecteur ATLAS (plus grand détecteur de particules au monde) avec une fiche explicative très bien explicite sur le rôle du Détecteur.

-Le Robot Humanoïde Pepper : Sans doute la rencontre la plus surprenante de cette journée. Pepper est un Robot Humanoïde « bienveillant, attachant et surprenant » comme on peut le lire sur la fiche de présentation du robot sur le site de l'entreprise qui en est à l'origine. Sa qualité première est son étonnante capacité à percevoir les émotions de ses interlocuteurs et d'interagir avec, il adapte ainsi son comportement en fonction des émotions humaines qu'il perçoit. De ce fait, Pepper a pour vocation d'être un compagnon de conseil, évolutif, ludique et interactif dans notre foyer. Il apprend nos goût et s'adapte à notre personnalité, il évolue avec nous. Sa présence aux Utopiales était une véritable opportunité de découvrir les prémices du monde de demain où l'interactivité technologique sera (est même déjà) le miroir de notre train de vie.
Néanmoins, il était à la fois étonnant et décevant de voir la réaction du public envers le petit Pepper : personne ne savait vraiment comment réagir, par conséquent, les gens se regroupaient autour du petit robot qui semblait plus être un gourou plutôt qu'un compagnon de festival ! Sans interaction de leur part, le robot restait sans mot et la scène était pour le moins étrange et dérangeant pour les intervenants. Malgré tout, quelques enfants n'avaient pas peur de jouer le jeu et le retour de Pepper fut efficace puisqu'il combla de joie son public.

La galerie se termina par l'exposition de plusieurs œuvres artistiques en relation avec la thématique du festival. Peintures et dessins furent accrochés en nous présentant les miroirs colorés des visions poétiques de certains artistes vis-à-vis du monde des machines. Dans ce même lieu se trouvaient également quelques surprenantes installations poétiques très curieuses et toutes autant lumineuses de couleurs, le tout dans une ambiance numérique enchanteresse.

La suite de notre voyage se déroula derrière la Scène Shayol où se trouvait une autre exposition, cette fois-ci plus orientée sur la création de mondes fantastiques mis en avant par de sublimes fresques picturales. Auteurs et éditeurs présentaient ici leurs univers hauts en couleurs et fantasy. On retrouvait également ce même type d'espace dans les sous-sols avec l'espace ludique du festival. Cosplayers et jeu de rôle y étaient légion ! Ce fut un véritable plaisir d'être le témoin de tant de passion, le travail fourni par les artistes était vertigineux et d'une rare qualité.

La journée prit fin avec la conférence de BAJRAM lui-même présentant le processus de création de son œuvre qui était l'affiche du festival. On pouvait ainsi y trouver d'excellentes références à des vaisseaux spatiaux de grandes œuvres telles STAR WARS ou TINTIN, tous les secrets de cette fabuleuse œuvre picturale ne pouvaient nous échapper et ce fut ainsi un grand plaisir de découvrir l'artiste lui-même se confier sur son art.
Pour conclure, les festivités des Utopiales 2016 furent à nouveau une grande réussite. Riches en rencontres et découvertes, la fusion des mondes de l'imaginaire s'est à nouveau faite dans la splendeur des émotions et du partage passionnel. Il ne reste plus qu'à laisser le cours de l'évolution technologique à l'écriture de sa propre histoire contemporaine que nous aurions le plaisir de vous conter à nouveau lors de la future édition.
