La chronique de Serge
Rentré après une année au Canada, dans la ville d’Ottawa, je me suis donné pour objectif de retranscrire des morceaux de ma vie. Je vais essayer d’être le plus fidèle à ce que je vois. Au fait, moi c’est Serge.
Ouais ouais ouais les fratés ! C’est Sergio qui pense à oit, si tu suis la page FB j’avais promis une chronique sur mon weekend de folie à Paname. Bah voilà on y est ma gueule, fais pas genre toi-même tu sais j’ai qu’une parole !
En gros je passe ma vie entre la France et le reste du monde, à cause du business tu vois, jamais en vacances, parfois je t’envie d’avoir une vie aussi simple… C’est vrai quoi, t’as l’air ienb dans ta campagne, enfin bref ! Quand j’suis en France c’est surtout Paname frère, t’inquiètes on est àl ! Du coup entre deux rendez-vous à L.A et Taipei j’ai fait un crochet viteuf pour une bête de soirée, la clôture du meilleur club de tout Paris : le ROOFCLUB mamène ! Alors j’te le dis cash, les mecs et les zouzs qui tiennent l’affaire c’est la mif. Y a pas d’embrouilles, c’est le sang comme dirait les gars en bas du bloc. Du coup grosse soirée de prévu tu vois, histoire de faire les choses ienb, connaissant les gars ça allait être vénère. Putain j’ai jamais fait un truc aussi malade, faut que j’te raconte.
Déjà dis-toi que j’suis venu en uber depuis Rennes, balek poto, on était en 208 GTI, 2.20 tout le long en une heure et quart c’était plié – dans ta gueule la LGV ! Le ROOFCLUB ça fait trois ans qu’ils ont ouvert et ça fait trois ans qu’ils règnent sur le « Paris by night », et j’te dis pas ça comme as : 150 mètres carrés au cœur de la capitale, quatorzième étage, baies vitrées tout le tour, tu vois le délire quoi ! Système son qui claque sa reum comme disent les plus jeunes, 8kw de ons, de quoi ambiancer sévère tous les p’tits boules. Je te fais aps un dessin, t’as pigé que ça allait casser des culs. Ouais si tu connaissais pas l’expression, elle est brevetée t’emballes aps frère, mais comme j’suis sympa je t’autorise à l’utiliser pour cet été, c’est frais et ça impose – Serge’s touch !
Du coup arrivée chez mon bro avant le lancement de la réss’ « Attends Serge, t’as un frère pour de vrai ou c’est juste une expression ? » Bah carrément j’ai un frère, je t’avais pas dit ? Ouais j’ai un reuf depuis longtemps mec, depuis toujours en fait… Alors lui il a surtout le côté italien de la mif tu vois, son blase c’est Antonio, Tonio pour les intimes, et comme en soirée tu deviens vite intime tout le monde finit par l’appeler Tonio. Un jour je te ferai un portait de famille mec, ça devrait te plaire. Bon du coup, je reviens à mon histoire, donc mon frangin m’accueille avec la team du ROOF. De suite on a mis les points sur les i, les barres sur les T et les filles en Y ma gueule, pas le temps de niaiser chez nous ; clairement on partait faire du sale.
Y avait du monde de partout, un truc de malade : déjà faut que t’imagines un bar avec tout ce qui te fait kiffer comme alcool poto, genre y a tout. C’est pas fini, parce que à chaque bout y a des nanas sur des plots mecs, qui dansent, y a de la lumière qui est projetée par dessous, ça te fait un effet ! Je te laisse imaginer le délire des jeux d’ombres sur les mini-shorts. Mais c’est aps terminé, au contraire : elles font pas que danser mec, nan nan, dans chaque main elles ont un pistolet relié à des tireuses à vodka ma gueule ! On arrose la foule de partout, ça part en yeucou, les gens se déssapent à donf et tout, vasy que j’te fais péter les strings et les casquettes mec.
Concrètement ? C’est le feu, le zbeul, le dawa de malade poto et c’est que le début ; y a un line-up de dj’s qui débarquent, limite l’immeuble se transforme en diapason, ça vibre de tou-par et ça m’étonnerait aps que les keufs se pointent. Quand tu te dis que y avait que des zoulettes en train de bouger leur boule sur le dancefloor, forcément ça vend du rêve. « Enfin pour l’instant ça ressemble à une soirée classique ? Tu fais toujours ça toi non ? » Ah d’accord oit t’as cru que Sergio et Tonio on était de la déconnade ? T’as cru qu’on avait les poches vides et qu’on avait aps un carnet d’adresse long comme ma teub ? Eh bah nan bébé, assieds-oit et prends-en d’la graine pour ta crémaillère ou ta dépendaison, si tu veux être dans l’game ! Fragile.
Il devait être 2h du mat, fin du début de soirée tu vois, je chope le mic avant que les mecs de Justice débarquent et qu’on perde tout contrôle. P’tit discours pour ambiancer les foules, je teje des casquettes Serge© sur la piste, àl y a des hordes de clubeurs qui se les arrachent ça devient n’imp’. Et alors quand j’ai balancé mes fringues, ouais j’ai tapé un strip-tease mais tu savais que ça allait finir comme as, c’était clairement une émeute de zouzs. Slam à oilp dans le public, que du love ma parole : le partage les gars, le partage. Franchement on était sur une soirée méchante mais propre tu vois, genre un peu comme une partouze où c’est ta première fois, tu restes BCBG au début. Sauf que c’est clairement tipar dans le turfu quand les flics ont débarqué : porte défoncée au bélier, la BAC en tenue d’assaut dans le ROOFCLUB, lasers dans la tronche et tasers de sortie. Y manquait plus que Bruce Willis et c’était Die Hard ; sauf que le Sergio on lui fait aps à l’envers mamène. Au moment où ça allait sortir les gars du ROOFCLUB, bam je lance les machines à fumigènes pour la diversion ! Jusque là je pensais que j’avais un plan serein tu vois, sauf que Tonio avait planqué 10kg de coke dedans… Qu’est-ce que tu veux, c’est le p’tit reuf il fait encore des erreurs. Du coup je te laisse imaginer le délire, gros nuage de coke, Projet X en mode hardcore. Inhalation maximale de tout le monde, même les flics, et c’est tipar en yeu-cou vénère.
On a monté le système son à donf, y avait des canons à neige (je sais aps pourquoi frère), stroboscopes de partout, les gens voyaient R, tous guidés par le ons et la gue-dro. Tonio avait branché N’to et son pote Joachim, et oim les Coréens d’IDIOTAPE, autant te dire que tu nous entendais jusqu’à Créteil mamène ! Les voisins sont aps venus, perso j’pense qu’ils ont eu peur parce que sur la vie d’ma reum quand t’as un régiment de CRS qui privatise ta réssoi, ça donne pas envie de faire le héros si t’as un physique de crevette mec. Enfin bref, une fin classique à la Las Vegas Parano sans déc’ : des escort et des barres de pole dance, dix centimètres d’alcool sur le floor, un after jusqu’à 11h du mat’ dans les ascenseurs et on a même retrouvé des lamas dans la salle de bain… Askip y a une blague avec Serge le lama. Tu me connais, faut pas me chauffer, ce genre de bails où tu te retrouves avec quinze lamas en bas du tié-car. On a même organisé une course avec les mecs de Delivleroo, si tu me crois pas regarde les caméras de surveillance ! Bref j’ai pas d’explications bien concrète.
Là où j’ai beugué c’est quand y a l’équipe d’ouvriers portugais qui m’a dit qu’ils avaient finit le nouveau balcon du ROOFCLUB. J’suis pas sûr qu’on ferme finalement.